Les flavonoïdes sont des molécules très importantes en phytothérapie qui proviennent du métabolisme végétal, on les retrouve au niveau des fruits, des fleurs ou des feuilles. Les scientifiques ont déjà identifié plus de 8000 flavonoïdes différents, ces molécules appartiennent à la famille des composés phénoliques.
Les flavonoïdes les plus fréquents sont les quercétines, les isoflavones, les anthocyanes ou les catéchines. Les principaux effets de ces substances sont veinotoniques, anti-inflammatoires, protecteurs (des vaisseaux) avec un effet bénéfique sur les maladies cardiovasculaires ou encore antioxydants. Certaines de ces molécules sont anticancéreuses.
Il est important de consommer une variété de différents flavonoïdes que l’on trouve dans des aliments et boissons à base de plantes. Une tasse de thé, une pomme, une orange, 100 g de myrtilles et 100 g de brocoli fournissent une large gamme de composés flavonoïdes et plus de 500 mg de flavonoïdes totaux.
Les flavonoïdes des molécules importantes en phytothérapie, sont des pigments donnant la coloration aux fleurs et dans certains cas aux feuilles. Ces substances peuvent être jaunes (origine du mot flavo), rouges, bleues ou violettes.
Les végétaux riches en flavonoïdes
Le Thé. Qu’il soit noir, vert ou blanc, cette plante est très riche en flavonoïdes. On estime que jusqu’à 30% des feuilles de thé (Camellia sinensis) contiennent des flavonoïdes comme la quercétine, le kaempférol ou les catéchines. Les produits transformés à base de thé (ex. thé froid) contiennent en général beaucoup moins de produits actifs.
L’Huile d’olive (pressée à froid). L’huile d’olive contient une petite quantité de flavonoïdes ainsi que d’autres substances très bénéfiques pour la santé comme des acides gras mono-insaturés (acide oléique). Attention, l’huile d’olive est relativement calorique, à consommer avec modération.
Les Fruits rouges. Les fruits rouges comme la fraise, la mûre, la framboise ou encore la myrtille sont particulièrement riches en flavonoïdes quercétine. Ces fruits contiennent aussi des anthocyanes. La myrtille est connue pour une concentration élevée en flavonoïdes, toutes ces substances ont un pouvoir antioxydant qui agit sur le vieillissement et la prévention du cancer. Des études ont aussi montré qu’une alimentation riche en fruits rouges permet de prévenir des problèmes de mémoire.
Ail. L’ail riche en flavonoïdes et composés sulfurés présente des propriétés anti-inflammatoires, antibactériennes et antivirales. Des études ont montré que l’ail a un effet positif sur le LDL (mauvais cholestérol) ainsi que sur certaines maladies cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde.
Pomme. Ce fruit très consommé en Europe est riche en vitamines, fibres alimentaires, minéraux et en flavonoïdes quercétine. Cette molécule réduit le risque de maladies cardiovasculaires (comme l’AVC), prévient certains cancers de l’estomac, du côlon, du poumon et du foie. La pomme contient aussi des catéchines.
Chocolat noir (lire cacao). Peut-être l’aliment le plus connu quand on parle de flavonoïdes. Le chocolat noir contient en particulier des catéchines, un puissant antioxydant, antiallergique et anti-inflammatoire. Des études ont montré que la consommation régulière de chocolat noir diminuait l’apparition de certaines maladies cardiaques, avait un effet favorable sur les fonctions cognitives et pouvait même prévenir le diabète de type 2. Privilégiez si possible le chocolat noir, plus riche en flavonoïdes que les autres formes de chocolat (blanc notamment).
Raisin et vignes (ainsi que dérivés). Cet aliment ou boisson est également très connu parmi la population. Plusieurs études ont montré l’intérêt des flavonoïdes dans le vin pour la prévention de maladies cardiovasculaires. Le raisin est riche en catéchines et présente comme le chocolat noir des effets favorables en prévention de maladies cardiovasculaires.
Resvératrol
Le resvératrol, un célèbre polyphénol, qu’on retrouve dans le vin rouge. On lui prêterait beaucoup de qualité comme une prévention du vieillissement cellulaire, contre le diabète ou pour prévenir le cancer. Toutefois, une étude italienne parue en mai 2014 a montré que le resvératrol n’avait rien de miraculeux pour la santé contrairement à ce qu’on supposait. La consommation régulière de resvératrol et d’autres polyphénols, très présents dans le vin rouge notamment, était jusqu’ici réputée protéger contre les maladies cardiovasculaires. Si les rôles particuliers du resvératrol ne sont pas encore entièrement connus, des études scientifiques ont mis en avant ceux des polyphénols en général. En tant qu’antioxydants naturels, ils se fixent sur les membranes biologiques afin de les protéger des agressions à la fois intérieures et extérieures. Ils offrent donc une protection membranaire, vasculaire et cellulaire. Les polyphénols jouent ainsi un rôle essentiel à la fois dans la protection, mais aussi dans la lutte contre les pathologies causées par des détériorations cellulaires.“Nos recherches se concentrent désormais sur des polyphénols qui expliqueraient ces bienfaits”, précise le Dr Luigi Ferrucci, épidémiologiste à l’Institut américain du vieillissement (National Institute of Aging), un des auteurs de cette recherche.
Epinards. Les épinards et d’autres légumes verts comme la roquette (rucola en Suisse) sont riches en flavonoïdes avec des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. Les épinards en particulier contiennent des caroténoïdes, pigments avec des propriétés anti-tumorales et permettant d’améliorer la vision.
Brocolis. Ce légume est riche en flavonoïdes, ce qui permettrait en particulier de prévenir le cancer du poumon. Une autre molécule qu’on retrouve dans le brocoli, le sulforaphane, aurait un effet favorable contre l’arthrose, en tout cas chez des souris selon une étude parue en 2013.
Oignon. Ce légume très consommé est également riche en flavonoïdes. L’oignon présente aussi des propriétés anti-inflammatoires et antibactériennes, en plus des propriétés classiques des flavonoïdes mentionnées plus haut.
La liste d’aliments ou plantes riches en flavonoïdes pourrait être bien plus longue, voici encore quelques plantes contenant ces substances aux effets antioxydants puissants : absinthe en tisane, passiflore, menthe poivrée, artichaut, tilleul et bien d’autres.
Finalement un dernier conseil, en général les fruits et légumes colorés de saison sont riches en flavonoïdes, pensez-y lorsque vous vous mettez à table. Plus d’informations sur les flavonoïdes
Les différents Flavonoïdes
Quercétine : Dans les fruits rouges (fraises, framboises, cassis, mûres, myrtilles et le thé), Les aliments qui apportent des quantités non négligeables de quercétine sont : les oignons (15mg pour 100g), les pommes (4mg pour 100g), le thé, le raisin rouge et le vin rouge, l’ail, le brocoli, les baies rouges-violettes, l’aneth frais, les haricots verts et jaunes. Elle permet de lutter contre le stress oxydatif en captant et bloquant l’activité des radicaux libres, elle inhibe l’oxydation des lipides , c’est un antioxydant reconnu.
Isoflavone : Sources alimentaires en isoflavones, le soja, l’harricot vert, le pois chiche (biochanine A), la luzerne (formononétine) et l’arachide (génistéine). Les isoflavones présentant un intérêt nutritionnel sont les dérivés hydroxylés de l’isoflavone, Les Isoflavones issus du soja représentent une sous-famille des flavonoïdes. Ils ont une action proche de celle des hormones œstrogènes.
Les Isoflavones aident à mieux vivre les périodes de pré et post-ménopause en agissant sur les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes. Ils contribuent également à une meilleure absorption du calcium et donc à prévenir la perte osseuse chez la femme ménopausée. L’effet estrogénique ne semble pas systématique, les études apportant des résultats nuancés ; mais les isoflavones montrent des interactions métaboliques nombreuses.
Dans les tissus végétaux, les isoflavones les plus fréquemment rencontrées sont les hétérosides d’isoflavones ou de leurs respectifs malonates ou conjugués d’acétyle, ce qui les rend encore plus solubles dans l’eau. Les aliments hautement transformés, composés à partir de légumineuses, tel que le tofu, retiennent la plus grande partie de leur contenu en isoflavones.
Resvératrol : Un polyphénol de la classe des stilbènes présent dans certains fruits comme les raisins, les mûres ou les cacahuètes. On le retrouve en quantité notable dans le raisin, et donc dans le jus de raisin et le vin rouge. Ce polyphénol qui entre dans le cadre des systèmes de défense de certains végétaux. Il est produit en réponse à un stress, une infection ou un fort rayonnement UV. Les caractéristiques moléculaires qui permettent de lutter contre les effets de l’agression du végétal ont alors aussi un pouvoir de protection sur l’organisme humain.
Anthocyane : Les anthocyanes sont des hétérosides oxygénés de un ou plusieurs oses, les plus fréquents sont le glucose, le galactose, le rhamnose et l’arabinose, liés par leur fonction réductrice à une molécule non glucidique dite aglycone ou génine, dont la partie aglycone est appelée anthocyanidine, qualifiés de flavonoïdes.
Les anthocyanes sont les matières colorantes des feuilles, des fleurs, des fruits et des racines de beaucoup de plantes terrestres. Ce sont des pigments notamment présents dans les feuilles de vigne, la pellicule des raisins noirs, la pulpe des cépages, mais aussi dans les mûres, le myrtilles et les prunes. En automne, les couleurs caractéristiques des feuilles des arbres sont dues aux anthocyanes et aux carotènes qui ne sont plus masqués par la chlorophylle.
Malgré leur pouvoir colorant, les anthocyanes sont peu utilisées dans les industries alimentaires et cosmétiques, et ceci, du fait de leur instabilité, caractérisées par la perte ou le changement de couleur face à la lumière, lors d’une variation de température ou de pH,
Kaempférol : Flavonoïde (flavonol) est un Isomère de source végétale ubiquitaire présent dans de nombreux légumes et plantes médicinales : Cassis, aubépine, myrtille, ortie, thé vert, brocolis, choux frisés, chicorée, haricots, endives, poireaux, tomates, fraises, raisin, et Sophora japonica.
Les flavonoïdes aux propriétés médicinales
- Anti-oxydant, inhibition de l’agrégation plaquettaire
- Propriétés pseudo-oestrogéniques, inhibition de la perte osseuse et stimulation de la formation osseuse, par inhibition de l’activité des ostéoclastes et stimulation de l’activité des ostéoblastes
- Neuroprotecteur, implications potentielles dans la maladie de Parkinson
- Chimioprotecteur vis-à-vis de chimiothérapie
- Antibactérien et antifongique surtout par certains dérivés (kaempferol-3,7-O-α-l-dirhamnoside)
- Antidépresseur
- Anxiolytique
Nombreuses activités répertoriées dans une revue de littérature antioxydant, anti-inflammatoire, antimicrobien, anticancer, cardioprotecteur, neuroprotecteur, antidiabétique, anti-ostéoporotique, estrogène ou antiestrogène, anxiolytique, atalgique, antiallergique
Catéchine : puissant antioxydant, antiallergique et anti-inflammatoire, présente dans le cacao, ou chocolat noir, Raisin, vignes et les pommes.
La catéchine est un composé de la famille des flavonoïdes de la sous-classe des flavanols. Elle est aussi connue sous le nom de catéchol, L’usage dans la communauté scientifique a fini par imposer le terme de catéchine, dérivé du terme anglais catechin. Ce tannin catéchique est un composé allélopathique initialement découvert dans les fruits de l’acacia, duquel cette molécule dérive son nom. La catéchine et ses nombreux isomères sont de puissants antioxydants qui aident à prévenir les maladies inflammatoires et coronariennes. Ils sont également phytotoxiques et antibactériens.
Inhibition de l’histidine décarboxylase, inhibiteur de l’histamine N-méthyl transférase, et inhibe donc la conversion de l’L-histidine en histamine. De ce fait, elle peut avoir un effet bénéfique sur les désordres immuns médiés par l’histamine dans un certain nombre de pathologies dont l’ulcère gastrique.
L’action générale des catéchines sur la santé est mal connue, elles font partie des anti-oxydants, mais on considère parfois qu’elles pourraient limiter l’absorption du fer. Catéchines et métaux lourds: Des catéchines (celles du thé notamment) semblent diminuer le stress oxydatif induit par le plomb dans les cellules. Elles pourraient donc participer au traitement des intoxications saturnines. L’intoxication par le plomb peut se compliquer tardivement d’une goutte saturnine. Celle-ci est consécutive à une néphropathie avec hyperuricémie secondaire.
Sources biblio:
- https://www.creapharma.ch/
- https://tice.ac-montpellier.fr/
- http://www.wikiphyto.org/wiki/
- Les resveratrol
- Les flavonoïdes des molécules très importantes en phytothérapie